samedi 13 mars 2010

Ici et Maintenant

Qu'il soit plus difficile, plus usant de ne pas croire que de croire, de vivre sans être encadré par des "textes" soi disant issus d'une tradition, d'un être supérieur qui aurait inspiré les hommes (les tables de la loi et Moïse par exemple), nous n'en disconvenons pas.. d'où l'adhésion à des thèses déistes, et le zèle du nouveau converti parfois retrouvé(dans le cas d'athées devenus religieux à la fin de leur vie), tellement plus simple de s'en remettre à "quelqu'un d'autre", encore plus si l'on réussit à se persuader que cette personne est supérieure en tout..

Il n'y a aucune autre raison rationnelle autre que celle là à la croyance..

Ensuite, que les textes centraux, ou la tradition orale accompagnant les diverses religions (de l'animisme aux dieux romains, Grecs, au Bouddha, aux divers monothéismes etc....) soient des monuments crées par les hommes pour les hommes, ceci n'est pas impossible. Qu'ils aient une grande valeur humaine, j'en suis parfois d'accord. Mais, de grâce, ne mélangeons pas tout: les hommes et les femmes sont capables du meilleur comme du pire dans leurs écrits, pire encore dans les interprétations qu'ils font des écrits pseudo "sacrés".

Le "zèle convertisseur" sera toujours pour moi un mal aussi absolu que la confiscation des biens terrestres par quelques uns... l'appropriation injuste, qu'elle s'applique aux biens matériels ou qu'elle influence volontairement la conduite et l'esprit des autres humains est tout aussi répréhensible à mes yeux.

Le fait religieux me semble également à rapprocher du "syndrome de Stockholm" , où celui qui est enfermé en vient à aimer son geôlier.

Je ne souhaite pas choquer en m'exprimant ainsi, simplement exposer mon point de vue.

Pour moi, le genre humain se suffit bien à lui même, et la poursuite de son progrès est un motif tout à fait suffisant pour vivre et avancer sans espérer en un quelconque au-delà.

9 commentaires:

  1. Bien d'accord il ne faut pas "croire" que les athées sont des nihilistes tels qu'ils n'ont aucune volonté de réalisation.Ici et maintenant: la vie, pas dans dans l'au-delà ;-)
    Quant aux religions lorsqu'elles permettent à l'homme de trouver un peu de paix, de réconfort et de bienveillance, elles sont plutôt positives.
    Ce qui est rarement le cas, malheureusement.

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  2. Sur le fait qu’il soit plus usant de croire que de ne pas croire, je pense que la vision que tu as de ce sujet t’a été imposée.
    J’ai beaucoup fréquenté de « croyants » ; en dehors des fondus et des vrais menteurs, je n’ai jamais rencontré personne ayant des certitudes sur ce sujet.
    Croire n’est que tenter de croire, beaucoup douter et parfois penser qu’on a cru – St Paul – St Augustin - Claudel – Mauriac – Ellul – Bonhoeffer – Tillich – Olivier Abel –etc…

    Que les tables de la loi soient dictées par Dieu, je m’en fous.
    Qu’elles marquent une étape de la progression de l’humanité dans ce qu’elle a de meilleur, j’aimerai que ce soit vrai. Ca voudrait dire que l’homme, nécessairement à l’image d’un dieu, parvienne à dépasser ce qui le conditionne.
    Ne vois pas dans mes propos un quelconque "zèle convertisseur", les protestants s’en sont toujours défendus, estimant que l’homme pris individuellement pouvait se débrouiller seul dans cette histoire avec lui-même


    Le "syndrome de Stockholm" est une maladie à soigner, la réflexion métaphysique n’est pas une maladie honteuse
    Le genre humain se suffit pas à lui même, rien n’explique sa poursuite du progrès, l’au delà n’est que l’illustration de cette quête. Par contre l’au-delà se substituant au présent est une monstruosité équivalente à celle des lendemains qui chantent et utilisée pour le bonheur de la classe dominante

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  3. Je dis l'inverse: il est plus inconfortable de ne pas croire que de croire..

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  4. Merci d'avoir noter l'erreur commise, je continue à ne pas relire et c'est parfois regrettable...

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  5. A propos ;-)
    Je ne crois pas que l'on puisse être totalement objectif et apte à dissocier entièrement notre vécu de l'interprétation que l'on fait du monde.
    Parfois trop de certitude nuit à l'analyse, on tombe vite dans le manichéisme et même si on le colore de propos scientifiques,il n'en reste pas moins qu'elle reste partiale dès lors qu'elle fait intervenir des faits personnels.
    je me méfie toujours de mes certitudes pour cette raison et je pense que nous devons toujours recouper plusieurs points de vue et plusieurs vécus pour en avoir une idée de ce qui peut être une vérité,si elle ne garantit pas l'objectivité qui nous est impossible,elle nous permet tout de même d'avoir un regard plus élargi...
    Dans toutes les interprétations humaines que nous avons de la vie, religieux ou athées, il y a un tronc commun, une interrogation et une recherche de sens, une quête d'amélioration et d'aboutissement, et la grande déception aussi de réaliser que nos capacités et notre perception sont limitées.

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  6. @15 mars 2010 21:34 Catherine a dit...

    Je ne crois pas que l'on puisse être totalement objectif et apte à dissocier entièrement notre vécu de l'interprétation que l'on fait du monde.

    Il n’y a pas de dissociation possible du vécu à l’interprétation. Les griffes du réel font du bien ou du mal, le tout fait la vie définitive.

    Nous n’avons pas le temps de recouper plusieurs points de vue et plusieurs vécus pour avoir une idée de ce qui peut être une vérité, nous ne sommes que les interprètes de notre instant. Jamais avant, jamais après.

    Sur les interprétations des religieux ou athées, je suis bien entendu pas d’accord.Il n’y a pas de tronc commun, les athées pensent que l’homme parviendra à coup sûr à son utopie, les chrétiens pensent que demain existe et peut être mieux.

    Merci à Sélène de ne pas m’accabler pour ces propos qu’elle ne partage pas.

    The love contains hardly what is needed to put out him ((WS)

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  7. Et pourtant la concertation, la négociation, la délibération sont des façons de réunir plusieurs points de vues..je fais parti des athées qui pensent que l'avenir n'est pas joué d'avance.

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  8. J'ai vécu trop de "faits" politiques pour ne pas penser que le moment est critique.

    Depuis quelques mois je suis plus les blogs de Jorion et de ces amis que ceux du PS.
    Les leaders politiques de gauche pourraient sans doute encore agir sur l'explosion de l'Euro et du système financier mondial.

    * Certains pensent que l'explosion est nécessaire - ça amuse les plus fous !
    * D'autres plus raisonnables pensent que des contre-propositions sont possibles car la guerre est la seule alternative à ce qui arrive.

    Tu vas dire qu'une fois de plus, je suis cinglé et velléitaire.
    Non, je vais bien et je pense à nos enfants, à nos petits enfants et aux trop petites années qui nous restent à vivre - bien ou mal -

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  9. Un petit cadeau, pour ce soir.

    au crépuscule je redescends la montagne émeraude
    la lune sur la montagne accompagne mon retour
    je me retourne pour regarder le chemin que j'ai emprunté
    une sombre, sombre étendue de pics bleus
    avec la lune ensemble nous arrivons à ta demeure paysanne
    un jeune garçon ouvre le portail en branchages
    parmi les bambous verts je pénètre dans un sentier secret
    les lianes effleurent mon vêtement
    joyeuse est notre conversation dans cet endroit reposant
    du bon vin, ensemble nous devisons et levons nos coupes
    longuement nous chantons, le vent murmure dans les pins
    notre chant achevé, le Fleuve céleste est déjà presque effacé
    je suis ivre, tu es heureux aussi
    joyeux nous oublions les intrigues du monde (LI PO)

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